Communiqué de presse

Journée Mondiale de l’Eau 2022 : l’urgence d’une mobilisation politique pour l’eau !

A Paris, le 16 mars 2022

Ce 22 mars, la communauté de l’eau célèbrera la Journée Mondiale de l’Eau au cœur du Forum Mondial de l’Eau, organisé du 21 au 25 mars à Dakar (Sénégal). Alors que l’eau est l’enjeu social et écologique majeur du 21e siècle, les ONG de la Coalition Eau appellent les Etats à prouver leur détermination politique à relever le défi d’une gestion durable et d’un accès universel à l’eau.

Des défis importants

Aujourd’hui encore, 2 milliards de personnes, 30% de la population mondiale, vivent sans accès à des services d’alimentation domestique en eau potable. 3,6 milliards de personnes ne disposent pas de services d’assainissement gérés en toute sécurité. Et les ressources en eau subissent des pressions multiples (pollution, surexploitation, accaparements…).  Face à ces constats, les objectifs internationaux ne seront pas atteints : 107 pays ne sont pas en bonne voie pour garantir une gestion durable de l’eau et un accès universel à l’eau et à l’assainissement en 2030.

Le forum mondial de l’eau, qu’en attendre ?

Le Forum Mondial de l’Eau reste à ce jour le plus grand rassemblement des différents acteurs du secteur de l’eau et, pour la première fois, il se déroule en Afrique subsaharienne.

Pour l’occasion, la Coalition Eau se mobilise pour favoriser et valoriser la participation de la société civile française et d’Afrique de l’Ouest, plaider pour des engagements ambitieux des chefs d’Etats et autres décideurs et, enfin, organiser des activités avec la société civile locale, nationale et régionale. La Coalition Eau sera également mobilisée au Forum Alternatif Mondial de l’Eau organisé en parallèle.

Mais alors que les organisateurs du Forum, le Sénégal (pays-hôte) et le Conseil Mondial de l’Eau, avaient annoncé l’organisation de deux sommets de chefs d’Etats mondiaux et africains, ces derniers n’auront pas lieu. En outre, malgré la volonté affichée des organisateurs de promouvoir la participation de la société civile, celle-ci est compromise par de multiples blocages (prix d’inscription, mécanisme de soutien financier tardif), qui s’ajoutent aux difficultés de déplacement liées à la pandémie.

Les ambitions du Forum en matière de mobilisation politique et de participation inclusive sont donc revues à la baisse. Cet espace ne parvient pas à émerger comme une véritable rencontre politique de haut niveau, alors que des décisions collectives s’imposent face à la crise de l’eau.

L’urgence d’un sursaut mondial

Relever le défi de la crise mondiale de l’eau n’est pas impossible mais nécessite une prise de conscience politique urgente.

Les organisations de l’« Effet Papillon », coalition mondiale qui rassemble 140 associations membres, appellent à 5 grands changements politiques pour accélérer les efforts :

  • plus de volonté politique,
  • une gouvernance de l’eau renforcée,
  • une implication de la société civile,
  • des engagements financiers forts et transparents
  • un cadre multilatéral renouvelé

Ces demandes sont déclinées en propositions concrètes à l’attention des Etats et de la communauté internationale.

Pour aller plus loin :

  • Article sur le 9ème Forum Mondial de l’Eau incluant les mobilisations de la Coalition Eau et de ses membres, ici
  • Appel de l’Effet Papillon pour un sursaut mondial face à la crise de l’eau, ici

Contact presse

Edith Guiochon : edith.guiochon@coalition-eau.org

L’EAU EN CHIFFRES

  • 2 milliards de personnes n’ont pas accès à des services d’eau potable. (Joint Monitoring Program, 2021)
  • 3,6 milliards de personnes n’ont pas accès à des services d’assainissement gérés en toute sécurité. (JMP, 2021)
  • 52% de la population mondiale vivra dans des conditions de stress hydrique d’ici 2050 (UN-Water, 2020)
  • 20% de la surface terrestre mondiale sera affectée par une réduction de plus de 10% des eaux souterraines renouvelables dans le cas d’une hausse de + 1,5°C. Et 2% de la superficie terrestre connaitra une diminution extrême de plus de 70% des ressources en eaux souterraines renouvelables dans le cas d’une hausse de + 2°C. (Rapport Spécial du GIEC sur les conséquences d’un réchauffement climatique de 1,5 °C, 2018)
  • 1000 enfants meurent chaque jour du fait des maladies diarrhéiques, dues à une eau insalubre et à un manque d’assainissement. (OMS, 2017)
  • 90% des catastrophes naturelles sont liées à l’eau (UN-Water 2012)