Communiqué

One Water Summit :  quel impact face à la crise mondiale de l’eau ?

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À quelques jours du One Water Summit du 3 décembre, les ONG de la Coalition Eau craignent un sommet de beaux discours, alors que les enjeux cruciaux de la crise mondiale de l’eau exigent des engagements politiques forts, accompagnés de la mise en place de solutions concrètes, rapides, et adaptées à la multiplicité des crises. Aucune déclaration politique n’est prévue, et les crises humanitaires liées à l’eau ne sont pas à l’agenda.   

Ce mardi 3 décembre, à Riyad en marge de la COP16 sur la désertification, se déroulera le One Water Summit. Initié par Emmanuel Macron, organisé par la France, le Kazakhstan, l’Arabie Saoudite et la Banque Mondiale, ce sommet doit agir comme un incubateur de solutions à la crise mondiale de l’eau. Il vise aussi à améliorer la gouvernance mondiale de l’eau, et accélérer l’action sur l’Objectif de Développement Durable (ODD 6) sur l’eau et l’assainissement.

Certes, le One Water Summit est l’opportunité de créer un momentum politique et donner une visibilité aux enjeux de l’eau, largement absents des discussions internationales. Cependant, le format (3 heures de discussions seulement) et les solutions « clés en main » qui feront office de résultats nous font craindre un décalage total avec l’ampleur de la crise mondiale de l’eau : plus de 2, 2 milliards de personnes restent privées d’accès à l’eau potable et 3,4 milliards privées d’accès à l’assainissement. Ce sont pourtant des droits humains fondamentaux.

L’urgence est bien réelle : l’absence de prise en compte des crises humanitaires liées à l’eau dans ce sommet nous interpelle donc profondément. La convergence de crises multiples et prolongées a exacerbé les fragilités des pays et des régions. Actuellement, les acteurs de l’humanitaire n’ont pas la capacité de répondre à l’intégralité des besoins en eau et assainissement toujours plus importants. Plus précisément, les fonds d’urgence disponibles ne peuvent en couvrir que 38 %.

Les changements nécessaires sont profonds, et doivent résulter d’engagements politiques clairs et concrets. La société civile a déjà formulé une feuille de route ambitieuse, faite de solutions concrètes : l’appel à l’action de la Wash Road Map. La France l’a signée, et devrait s’appuyer sur son leadership international pour mobiliser les Etats autour des enjeux cruciaux de la crise mondiale de l’eau.

Mais la France souhaite-t-elle réellement s’engager sur la voie des efforts nécessaires ? On peut en douter, au regard de la coupe drastique de 33 % sur l’aide publique au développement prévue dans le budget 2025, soit 2 milliards d’euros. Cela aura forcément des impacts délétères sur notre politique de solidarité internationale envers les personnes les plus vulnérables de la planète.

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