La Coalition Eau publie une nouvelle étude sur la contribution des ONG françaises à la coopération internationale pour l’eau, l’assainissement et l’hygiène.
Cette étude dresse un panorama global de l’action des ONG françaises dans le secteur Eau-Assainissement-Hygiène (EAH) sur la période 2020-2022. Cet état des lieux présente la diversité des ONG composant le secteur, leurs domaines d’expertise, les projets qu’elles mènent, leurs terrains d’intervention, ou encore, leurs sources de financements. Compte tenu de la période couverte par cette édition, l’étude revient également sur les effets de la pandémie du Covid-19 et la crise diplomatique au Sahel.
Principaux constats issus de l’étude :
- Les 33 ONG du panel sont présentes dans 67 pays d’intervention avec une priorité donnée aux pays les plus vulnérables. En effet, sur les 46 PMA recensés en 2021 selon la classification de l’ONU, 32 sont concernés par les actions des ONG françaises de l’EAH, soit 70 % de ces pays.
- Plus de 90 % des ONG du panel interviennent en zone rurale. Dans les localités visées, il est courant que seules les ONG françaises de l’EAH interviennent.
- Sur la période 2020-2022, les financements reçus par les ONG françaises du secteur EAH s’élèvent à 510 millions d’euros, soit 170 millions d’euros en moyenne par an.
- Les trois principales sources de financement sont les bailleurs bilatéraux non français (USAID, DfiD, etc.), l’Union Européenne, et le système des Nations Unies (UNICEF…).
- De 2020 à 2022, les ONG d’urgence humanitaire ont mobilisé plus de 80 % des financements du secteur. Ceci s’explique par leur capacité à mobiliser des fonds multilatéraux pour les crises.
- La coopération décentralisée, à travers les lois Oudin-Santini et Thiollière, est la source de financements la plus répandue : 75 % des ONG du panel perçoivent des financements des agences de l’eau et/ou des collectivités territoriales.
Recommandations aux bailleurs :
En mettant en exergue la plus-value et les spécificités de l’action des ONG, ainsi que les contraintes auxquelles elles font face en matière de financement, l’étude propose 17 recommandations pour les bailleurs du secteur, autour de 4 axes :
- Respecter les trajectoires d’Aide Publique au Développement de la France, tels que prévu par la loi, et augmenter les financements pour les secteurs sociaux de base et en direction des PMA
- Alléger les procédures et améliorer les critères de financements
- Mieux prendre en compte certaines sous-thématiques du secteur
- Favoriser le dialogue et la concertation entre acteurs du secteur.
La Coalition Eau a présenté les principaux résultats de l’étude, ainsi que les recommandations associées, lors de l’atelier « Eau et assainissement : quel bilan pour la coopération française ? », organisé le 8 juillet 2024, en partenariat avec l’Agence française de développement, le Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères et le pS-Eau.