Donner au monde un traité mondial fort sur les plastiques

Manifeste pour un avenir sans pollution plastique

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Alors que la dernière session de négociations (INC 5.2) sur le traité mondial contre la pollution plastique s’ouvre mardi 5 août à Genève, la Coalition Eau s’est associée à plus de 600 réseaux et organisations de la société civile du monde entier pour réclamer un traité sur les plastiques qui rétablisse le droit à un environnement sain.

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Donnons un traité mondial contraignant sur les plastiques à la planète

Le plastique n’est pas un choix, c’est une contrainte imposée à notre vie quotidienne, qui a des effets néfastes sur le climat, la biodiversité, la santé humaine, les droits humains et la capacité de la planète à donner et à préserver la vie. Sans une réduction significative de la production de plastiques, les dommages causés par ces derniers ne feront que s’intensifier.

Partout dans le monde, sur tous les continents et dans toutes les communautés, les citoyens ont exprimé leur soutien à des mesures visant à lutter de toute urgence contre la production, la consommation et la pollution incontrôlées des plastiques. Après trois ans de négociations sur le traité sur les plastiques, le monde attend des dirigeants mondiaux qu’ils s’accordent sur un traité adapté à l’objectif visé lors de leur prochaine réunion en août à Genève, en Suisse. Seul un accord international juridiquement contraignant, fondé sur les éléments clés ci-dessous, permettra de mettre fin à la pollution plastique tout au long de son cycle de vie, de l’extraction des matières premières à l’élimination. Le monde a besoin d’un traité ambitieux qui puisse protéger efficacement les droits et la santé des personnes et en particulier des communautés les plus concernées, et préserver la planète.

En tant que signataires du « Manifeste pour un avenir sans pollution plastique », nous demandons de toute urgence un traité qui rétablisse notre droit à un environnement sain.

Pour être efficace, un traité sur les plastiques doit :

  • Fournir des règles mondiales qui contrôleront la quantité de plastiques produits : des règles et des objectifs spécifiques et juridiquement contraignants sur la production et l’approvisionnement en plastiques, y compris l’élimination progressive de la production, sont essentiels pour un traité efficace. Nous avons besoin d’un instrument juridique qui respecte les objectifs climatiques, s’harmonise avec d’autres accords multilatéraux sur l’environnement et s’attaque à la triple crise planétaire que sont le changement climatique, la perte de biodiversité et la pollution.
  • Protéger la santé humaine, la biodiversité et l’environnement contre les produits chimiques nocifs : le traité doit éliminer les produits chimiques et les groupes de produits chimiques dangereux pour la santé humaine, la biodiversité et l’environnement tout au long du cycle de vie des plastiques, et protéger contre les substituts regrettables.
  • Révéler la vérité sur les plastiques : nous avons besoin d’informations transparentes sur les plastiques et de mécanismes garantissant la traçabilité de ces informations tout au long du cycle de vie des plastiques. Cela est essentiel pour établir des bases de référence et des objectifs, évaluer la sécurité chimique avant la mise sur le marché des produits chimiques et des produits, mesurer les progrès et évaluer l’efficacité.
  • Garantir des fonds équitables et solides pour la mise en œuvre du traité : Nous avons besoin d’engagements financiers clairs de la part des pays développés et de fonds durables, adéquats, accessibles et prévisibles pour soutenir la mise en œuvre du traité, le respect de ses dispositions, une transition juste et la remise en état. Les pollueurs doivent payer le coût financier de la réalisation de ces objectifs.
  • Faciliter une transition juste pour les personnes et les communautés touchées : Le traité doit garantir une transition juste pour les travailleurs tout au long du cycle de vie des plastiques, les ramasseurs de déchets et autres travailleurs informels et coopératifs, les peuples autochtones et les communautés en première ligne ou directement touchées. Cela comprend un soutien financier, la reconnaissance officielle de leurs droits, la transparence concernant les impacts sanitaires de la pollution plastique tout au long du cycle de vie et la pleine participation à l’élaboration des politiques.
  • Lutter contre le colonialisme des déchets et le racisme environnemental : Nous devons restreindre le commerce des déchets et éviter la perpétuation du racisme environnemental, qui fait peser le coût de la pollution sur les communautés marginalisées. Le traité doit exclure les technologies polluantes, telles que l’incinération, le recyclage chimique et les systèmes de valorisation énergétique des déchets, éviter de créer des dommages supplémentaires et garantir la protection de la santé humaine, de la biodiversité et de l’environnement.
  • Donner la priorité aux systèmes de réemploi et de recharge dans une économie post-plastique : Le traité doit donner la priorité au développement et à la généralisation de systèmes de réemploi et de recharge sûrs, non toxiques et accessibles afin de s’éloigner d’un modèle centré sur le recyclage qui s’est révélé être défaillant.
  • Permettre aux pays de voter lorsque les décisions ne peuvent être prises à l’unanimité : Les pays doivent pouvoir prendre des décisions sur des questions importantes à la majorité des voix lorsque le consensus entre tous les pays ne peut être atteint, afin d’éviter qu’une poignée de pays peu ambitieux n’affaiblissent le traité.
  • Protéger les droits humains : la pollution plastique continue de menacer les droits humains des générations actuelles et futures à chaque étape du cycle de vie des plastiques. Nous avons droit à un environnement propre, sain et durable, ainsi qu’à l’information, à la participation et à l’accès à la justice. Le traité doit garantir ces droits.
  • Exclure les pollueurs du processus décisionnel : Nous ne pouvons pas laisser des intérêts particuliers déterminer notre relation future avec les plastiques. Le traité doit inclure des mesures explicites en matière de conflit d’intérêts afin d’être protégé contre les intérêts commerciaux et particuliers, en particulier ceux des industries du plastique, des combustibles fossiles et de la pétrochimie.

Ensemble, nous devons pousser les nations du monde entier à adopter un traité ambitieux et efficace.

C’est maintenant ou jamais !