Le changement climatique et les crises de l’eau au cœur du Rapport Mondial des Risques 2018
Cette année encore, l’inquiétude provoquée par le changement climatique et les menaces environnementales est l’une des principales tendances ressortant de cette analyse.
Les évènements météorologiques extrêmes sont notamment identifiés comme le risque le plus important en termes de probabilité en 2018, et classés en deuxième position en termes d’impacts potentiels. A noter aussi que les risques d’échecs de l’atténuation des changements climatiques et l’adaptation aux changements climatiques remontent dans le classement par rapport à 2017, montrant à quel point les décideurs sont attachés à la bonne mise en œuvre de l’accord de Paris et s’inquiètent des conséquences à venir si cet accord devait échouer. Les risques environnementaux sont reconnus comme des obstacles à la paix, à la santé et à la stabilité économique et politique.
“Les risques environnementaux n’ont cessé de gagner en importance depuis le premier rapport du WEF sur les risques mondiaux il y a 13 ans, et cette tendance se poursuit” (page 11).
L’eau, un risque sociétal à impact élevé
Pour la septième année consécutive, l’eau se trouve parmi les cinq principaux risques de la catégorie à impact élevé. Dans le Rapport 2018, les crises liées à l’eau, considérées comme un « risque sociétal » en raison de leur large portée, se classent au cinquième rang de cette catégorie : « une baisse significative de la qualité et de la quantité d’eau douce disponible, entraînant des effets nocifs sur la santé humaine et / ou sur l’activité économique » (page 61).
La détérioration de la qualité de l’eau (polluants, microplastiques dans les océans, etc.) est également identifiée comme une composante majeure de la dégradation plus générale de l’environnement à long terme, avec des conséquences sur la santé, la mortalité et une amplification des autres risques.
Le rapport met en exergue cette importante interdépendance existant entre les risques environnementaux et les autres risques – telles que les crises de l’eau et les migrations involontaires. Cette interdépendance est considérée comme un « véritable défi systémique ».
Selon une étude de la Banque Mondiale, le stress hydrique pourrait entrainer des crises sociétales et économiques, notamment dans les régions du Moyen Orient et du Sahel, où elles pourraient compromettre jusqu’à 6% du PIB d’ici à 2050. Le changement climatique et la surexploitation de la ressource à des fins agricoles et énergétiques entraineront une raréfaction de l’eau dans les villes. Les quantités disponibles en milieu urbain pourraient diminuer de deux tiers d’ici à 2050.
Pour en savoir plus :
- Voir le Rapport sur les risques globaux 2018 (en anglais)
